Marchés du machinisme Les affaires au plus bas

Pour les constructeurs de machines agricoles représenté par leur syndicat Axema, les mauvaises nouvelles semblent s’enchainer. Alors qu’au mois de juin, ils espéraient que le troisième trimestre marque une stabilisation de leurs marché, il n’en a rien été. Les fermes de grandes cultures, viticoles et de la polyculture-élevage ont tous pâtis de revenus en baisses. Les conditions climatiques humides affrontées lors des périodes de semis, à l’automne 2023 et au printemps 2024 se sont montrées désastreuses pour les cultures. La dernière campagne céréalière s’est révélée comme l’une des trois pires des trente dernières années. La viticulture se trouve confrontée à la conjonction des baisses de sa production, de sa consommation intérieure et de ses exportation. Dans ce contexte difficile, les constructeurs ont observé une chute de 13 % de leurs prises de commandes par rapport à la même période de l’an dernier et de 28 % par rapport à 2022. Leurs ventes se dégradent en conséquence. Après - 4 % au premier trimestre, - 12,5 % au deuxième et - 18 % au troisième, le chiffre d’affaires global du des constructeurs de machines agricoles pourrait atterrir à 8 milliards d’euros à la fin de l’année, soit un recul de 10 à 15 %. Cette situation difficile est généralisée sur toute la planète. Alors qu’en règle générale, les différentes régions du monde obéissent à leur propres cycles. Le déclenchement de la Covid 19, puis les difficultés d’approvisionnements en composants semblent les avoir à présent synchronisés. Les difficultés touchent également la plupart des catégories de matériels. Le chiffre d’affaires des tracteurs pourrait baisser de 12 % à 2,56 Md€ à la fin 2024 et ceux des équipements agricoles de 15 % à 4,08 Md€. Étonnamment, les tracteurs de forte puissance est la seule catégorie à progresser. Les matériels d’espace verts, de leur côté, restent stables avec un chiffre d’affaires de 1,4 Md€. La distribution, pour sa part, parvient à assainir ses stocks. Elle voit aussi ses chiffres d’affaires baisser mais dans une moindre proportion (- 3,1 %).

Des réductions d'effectifs

Dans ce contexte les dirigeants d’entreprise se montrent inquiets pour le court terme. Leur niveau d’activité arrive en tête de leur préoccupations, devant les perspectives de marché et la situation agricole ou politique de notre pays. 29 % d’entre eux ont déjà procédé à des réductions d’effectifs en 2024 et 21 % en envisagent d’autres dans les 12 prochains mois. Pour le plus long terme, ils restent confiants dans le rôle essentiel de leur activité pour garantir l’alimentation humaine. Dans la mesure où les récoltes seraient normales, ils tablent sur une reprise progressive à la mi-2025.